
Dans quel état l’immobilier d’entreprise en région sortira-t-il de la crise du coronavirus ? Premier élément de réponse, avec le bilan semestriel de BNP Paribas Real Estate concernant les locaux d’activité (commerce, artisanat, industrie légère). Pas de miracle au niveau global : les surfaces commercialisées (plus de 800 000 m² au total) sont en chute libre par rapport à l’an dernier (-18 %). Pourtant, derrière ce chiffre se cachent des réalités locales bien différentes.
Les perdants : Nantes et Grenoble dévissent
Dans la lignée de la tendance nationale se trouvent d’abord les villes qui subissent de plein fouet les conséquences de l’épidémie de Covid-19. C’est le cas de Lyon, avec un volume total de 147 000 m², en baisse de 11 %. Pas de quoi pour autant remettre en cause sa première place au classement des villes les plus dynamiques (hors Ile-de-France). D’autant que le choc subi par la capitale des Gaules s’avère bien moins impressionnant que celui encaissé par Grenoble (-59 %) et, surtout, Nantes. La Cité des Ducs de Bretagne chute dans des proportions similaires (-57 %), mais elle partait de bien plus haut (30 000 m² au premier semestre 2020, contre 70 000 m² un an plus tôt).
Parmi les autres perdants, plusieurs métropoles : Lille (-37 %), Aix-Marseille (-31 %) et Toulouse (-30 %). Troisième du classement, Strasbourg recule, pour sa part, de 18 %.
A cette liste pourraient également s’ajouter Rennes (-30 %) et Dijon (-36 %), mais ces deux-là limitent, en réalité, la casse, dans la mesure où elles renouent avec le niveau de leur moyenne sur cinq ans. C’est également le cas d’Orléans (malgré sa chute de 27 % en un an) et Mulhouse (-21 %).
Les gagnants : Bordeaux remporte la bataille du Grand Ouest
À l’autre bout du spectre de cette dynamique de commercialisation des locaux d’activité, celles qui ont fait mieux que résister à la crise. Quatrième ex aequo avec Rennes et Nantes en 2019, Bordeaux dame le pion à ses concurrentes du Grand Ouest en 2020 et s’empare de la deuxième place, avec ses 88 000 m² vendus sur les six premiers mois de l’année. Soit une hausse de près de 26 %. Une croissance à relativiser toutefois : ce volume reste inférieur à sa moyenne des cinq dernières années.
Les vrais gagnants de la période sont donc plutôt à chercher du côté de Tours (+26 %) et Rouen (+36 %). Les deux villes surperforment par rapport, à la fois, à l’an dernier et au quinquennat écoulé. Dans une moindre mesure, Nice Sophia Antipolis se distingue également, en parvenant à maintenir ses bons résultats de 2019.
Investissement, disponibilité : un premier semestre pas si mauvais
Dans son bilan semestriel, BNP Paribas Real Estate complète ce tableau régional par deux indicateurs supplémentaires pour relativiser l’impact de l’épidémie de Covid-19 sur le marché des locaux d’activité.
D’abord « l’offre disponible à un an est restée relativement stable par rapport à la fin de l’année dernière ». Ensuite, l’investissement a, certes, chuté de 17 % (430 M€ sur l’ensemble du pays), « mais c’est un résultat nettement supérieur à la moyenne à 10 ans (239 M€) ». La crise du coronavirus et le confinement du printemps n’ont donc pas complètement paralysé le marché. Pour l’instant, en tout cas.